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Présentation de mes écrits

nouvelles

Ici, vous trouverez toutes les nouvelles que j'ai écrites jusqu'ici.

Angela Valente

Je vais vous raconter une histoire qui s’est vraiment passée. Elle a eu lieu au siècle dernier. Nous sommes à Glasgow, en 1900. La famille Valente, originaire d’Italie, vit dans la plus extrême précarité. Elle compte déjà quatre enfants et la femme est enceinte. Ils ont néanmoins la chance d’exercer le plus beau métier du monde : ils sont saltimbanques. Autrement dit, ils donnent du rêve aux autres. Parents et enfants doivent travailler encore et encore, afin de subvenir aux besoins de la famille :

« Pierro, dai, che cosa fai ? DAI !

chi, mama, adecho.

-non mi richponde cosi. VUOI MANGIARE ? Chtate zit !1

 

Les scènes étaient devenues récurrentes. La faim les tiraillait. Ils vivaient à six, dans une caravane extrêmement petite, sans sanitaire (cela va s’en dire). La vie était rude, ils devaient dormir tous dans la même pièce, sans aucune intimité. Même pour les parents… . Bientôt, les conditions de vie allaient encore se dégrader. Un matin de 1900, la mère est prise de contractions, elle accouche sur place. Une petite fille naît, Angela Valente. Ce bébé deviendra plus tard mon arrière grand-mère. Leur quotidien, bien que très difficile, était emprunt de rêve et d’évasion. Les tours présentés étaient divers.

"Louisa, vai nella camera, bisogn’ cappello per fare la magia. Dai ! dit la mère, empressée.

-chi mama, adecho, (tout bas) Non ne posso più.

-grazzzzie.

Mamma, vado sulla chena con te, oggggggi, dit le petit dernier, Luigi.

-vieni, dit la mère. Louisa, dove chei ?????????????????????????????????? VIENI 

-adecho mamma, adecho. Arrrrrrrrrivo "2

 

Angela a quatre mois, ses parents quittent l’Ecosse pour retourner chez eux, en Italie. Leur retour n’est pas sans périples. Ils durent prendre le bateau jusqu’en France, puis un premier train jusque Nice et un deuxième jusque Vallerotonda, près de Naples. A sept dans un compartiment prévu pour trois personnes, pendant plusieurs jours. Les rats vagabondaient dans les wagons.

 

Arrivée à Vallerotonda, un mois après le départ. Ils retrouvent leur famille, perdue de vue depuis quelques années. Un couple les attend sur le quai de la gare. Il s’agit du frère et de la belle-sœur du père, Gian.-« ALBERTOOOOOOOOOOOO, come chtai ? Chono contenuto vederti, dit le frère.

-Giiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaan, fa luncho. Chto bene e tu ? Come chi chiama la bambina?

- Chi chiama Angela. E tu, nuove filii?

-non chei piu produttivo ? Dit-il sur le ton de la rigolade.

-forse, répondit Alberto, sur le même ton.3

 

Pendant ce temps-là, la mère avait sa troupe d’enfants autour d’elle et Angela dans les bras. Elle parlait à la femme de Roberto. Les deux femmes se prenaient mutuellement dans les bras. Au bout de quelques minutes, ils allèrent tous à pied jusqu’au village de Vallerotonda. Le voyage fut éreintant. Arrivée à Vallerotonda, près de Naples. Après les retrouvailles, la vie reprend son cours. Les petits grandissent, sans aller à l’école. Les parents considéraient que ce n’étaient que futilités. Ils devaient travailler. La famille s’agrandissait. La mère donna la vie à deux enfants après Angela. Dès qu’elle le pouvait, Angela partait à Rome ou à Naples. Un jour alors qu’elle était à Rome, elle découvrait la Cappella Sistina (la Chapelle Sixtine). Elle fut émerveillée par tant de beautés et de technicité. Le tableau de Michelangelo lui paraissait merveilleux, elle s’échappait complètement. Elle se sentit toute petite face à un endroit aussi immense et grandiose. Oui mais voilà, la réalité reprend le dessus et elle dut rentrer à Vallerotonda. Les jours s’enchaînent et se ressemblent, jusqu’au jour où elle part en France. Elle a alors une vingtaine d’années. Le voyage entre l’Italie et la France fut aussi périlleux que celui entre l’Ecosse et l’Italie. Tous allèrent vers Paris, sauf un : Pierro. Il alla soi-disant « vendre des moules-frites à Chicago », à l’époque d’Al Capone… . Au bout de longues semaines de vagabondage, ils arrivèrent enfin dans une petite ville située près de Paris : Le Bourget. La vie était un peu meilleure, bien que très rustique. La famille vivait dans un immeuble, au milieu du quartier dit « des Italiens », le bien nommé. Ils stoppèrent leur activité de saltimbanques, pour enchaîner les petits boulots. Les enfants se marièrent un par un, sauf Angela. Elle allait de garçon en garçon, jusqu’au jour où elle tomba amoureuse d’un jeune homme. A l’époque, coucher hors mariage était susceptible de reniement familial. C’est ce qui arriva à Angela. Elle aimait éperdument cet homme, à tel point qu’elle tomba enceinte de lui. Lorsqu’elle le lui annonça, il prit la fuite. Courage…fuyons. Telle était sa politique. Il la laisse plantée, avec un enfant sur les bras. De même que sa famille la renia complètement. Elle vit à la rue, trouve des petit jobs, par ci par là. Le bébé naît, elle s’appelle Paulette. Angela a trouvé un logement, toujours au Bourget. Peu de temps après la naissance de sa fille, elle tombe sous le charme d’un monsieur, nommé Jules Husson. Enfin une éclaircie, dans ce ciel emprunt de noirceur. La petite prend donc le nom de Paulette Husson, et non Macedonio, qui aurait du être son nom. La petite a quatre ou cinq ans lorsqu’un de ses cousins, Roland, doit vivre avec eux.il l’a du pour des raisons qui me sont aujourd’hui encore mystérieuses. L’enfance se passe normalement, Angela est toujours congédiée par sa famille1935, Paulette fait la connaissance de Francesco, alors qu’elle veut aller aux toilettes. Cette anecdote peut paraître insignifiante, mais ce jeune homme se mariera avec elle quelques années plus tard. Il s’agit, comme vous pouvez vous en douter, de mon grand-père.1939 : la guerre éclate en Europe. Contraints à l’exil, Francesco et Paulette doivent se séparer, sans savoir s’ils se retrouveront un jour ou non. Le père adoptif de Paulette, Jules, est envoyé dans les STO (Service du travail obligatoire). Quatre ans durant, il travaille pour l’Allemagne. D’abord à Sannslag puis à Loribey. Cette épreuve a été dure pour lui et sa famille : il en revint aveugle. Pendant ce temps, Angela est contrainte d’élever seule Roland et Paulette, devenus comme des frères. Ils faisaient souvent des bêtises ensemble, Paulette adorait regarder les bombes tomber lors des bombardements. Cela l’amusait, elle était insouciante. Une vraie petite fille, même au milieu de la pire des horreurs. Dès que possible, Angela allait chercher des aliments. Les tickets de rationnement compliquaient les choses. La petite s’amusait parfois à voler des gigots et autres morceaux de viande, juste pour embêter sa mère. Bien évidemment, Angela criait, lorsqu’elle voyait la viande disparaître, mais la petite était insouciante. L’exode faisait rage dans la partie occupée de la France, tout le monde fuyait. Des milliers partaient à pied, en train, dans des roulottes ou à vélo, pour aller en France libre. Le régime de Vichy faisait rage et ne laissait d’autres possibilités que de prier pour survivre à cette terrible épreuve.

 

Pendant ce temps, en Allemagne : un officier SS s’adresse à Jules :

"Monsieur, votre travail n’est pas convenable, disait-il avec son accent allemand.

-oui mais moi, cela fait plusieurs jours...

Ne parlez pas pour ne rien dire, monsieur, l’Allemagne n’est pas contente de vous, vous ne méritez qu’une chose : qu’on vous frappe ! ». Il lui donna les deux coups qui le rendirent aveugle. 1945 : la guerre prend fin en Europe. Jules retourne chez lui, par un train affrété à cet effet.

Il retrouve sa famille, qu’il n’a pas vue depuis six longues années.

Là s’arrête le récit, par la suite, elle travaillera pour plusieurs employeurs, dans différents domaines. Paulette se marie à Francesco et ont deux enfants, Claudine (ma mère) et Ghislaine, de dix ans son aînée. Roland se marie à Jeannine, avec qui il aura deux fils.

 

1Traduction en italien courant : « Pierro, dai cosa fai ? DAI ! - Si, mamma, adesso. - Non mi rispondi cosi ! Vuoi mangiare ! Zitta !

En français : « Pierre, qu'est-ce que tu fais ? ALLEZ ! - Oui, maman, j'arrive – Ne me répond pas comme ça ! Tu veux manger ? TAIS-TOI ! »

2En italien standard : - « Louisa, vai nella camera, ho bisogno un cappello per fare la magia. Dai !
-si, mamma, adesso (tout bas) sono stuffa.
-grazie.
-Mamma, vado sulla scena con te, oggi.
-vieni, Louisa dove sei ? VIENI !
-Adesso, mamma, adesso. Arrivo.”

En français : « Louise, va dans la chambre, j'ai besoin d'un chapeau pour faire de la magie. Allez !

-Oui, maman, tout de suite ! (tout bas) Je n'en peux plus.

- Merci.

 

-Maman, je vais sur scène avec toi, aujourd’hui, dit le petit dernier, Luigi.

-Viens, dit la mère. Louise, où es-tu ??? VIENS !

-J'arrive, maman, j'arrive !

 

 

3En italien standard : -« Alberto, come stai ? Sono contento di vederti.
- Gian, fa lungo. Sto bene e tu ? Come si chiama la bambina?
- Si chiama Angela. E tu, nuove filii ?
- No.
- Non sei piu produttivo ?
- Forse

Et en Français

-Alberto, comment vas-tu ? Je susi content de te voir.
-Gian, ça fait longtemps. Bien, et toi ? Comment s’appelle la petite ?
- Elle s’appelle Angela. Et toi, de nouveaux enfants ?
-Non.
-Tu n’es plus productif ?
-peut-être.

 

Le meurtrier

 

Mademoiselle G. écrit une nouvelle. Elle-même étudiante en littérature, elle souhaite commencer une vie de romancière. N’ayant que peu de temps, elle décide d’écrire un recueil de nouvelles. Dans son parcours littéraire dense, une histoire l’a particulièrement marquée : Shining, de Stephen King. Dans la plus pure tradition du polar, elle décide de placer l’action de son œuvre dans un endroit isolé, dans un coin reculé de la montagne.

 

            Nous sommes le vingt-neuf juillet 1989, en Lapouanie. [1] Monsieur Gila (cinglé, en Indonésien) vit seul, avec sa femme et ses deux filles, des jumelles. Il est docteur en psychiatrie et ne rentre que le week end, pour voir sa famille. La folie de ses patients commençait à déteindre sur lui, sans qu’il s’en aperçoive, bien sûr. Petit à petit, sa femme le voyait s’enfermer et sombrer dans la plus profonde folie. A plusieurs reprises, elle tenta de le raisonner, en vain. Une nuit, il rêva qu’il tuait ses filles et sa femme, les deux premières à coups de hache et la dernière, dans son bain. Le lendemain, il voulut le faire. Pour cela, il élabora un plan avec un malade : « Tes filles, tue-les en pleine nuit, comme ça ta femme ne saura pas que c’est toi qui les as tuées, ça peut être n’importe qui. Le lendemain matin, tu prends une hache, tu bâillonnes ta femme, tu lui mets du scotch sur la bouche et tu la tues. ». Le lendemain, il se mit à dessiner des labyrinthes sur les murs. Il dit à sa femme « Je ne sais pas pourquoi, mais depuis quelques temps, j’ai une certaine attirance pour tout ce qui est sans issue. Sa femme, trop fatiguée par sa journée éreintante, n’y prêta pas attention. La soirée se passa normalement, ils dinèrent tous ensemble. Pour la dernière fois, certes, mais ils ne le savaient pas. Enfin, elles ne le savaient pas. 20h00 : le repas se termine. 20h30 : les petites se couchent et les parents s’installent devant la télévision. 21h30, la mère, morte de fatigue, va se coucher. « Chéri, tu viens te coucher avec moi ? » le père, faisant mine d’être intéressé par le film qu’il regarde « non ma puce, je viendrais te rejoindre plus tard ». En réalité, il restait là, pour ne pas réveiller sa femme en quittant le lit conjugal. Il est complètement fou et plus les jours passent, plus il l’est.

 

Solène G., l’auteure de la nouvelle, décide de faire un aparté. Elle souhaite en effet maintenir son lectorat en haleine. Le meilleur moyen pour cela est de s’écarter de son histoire. Que va-t-il se passer ? Comment va-t-il s’en sortir ? Nombreuses sont les questions que le lecteur est amené à se poser, en de pareilles circonstances. L’auteur en est conscient mais il aime jouer avec son lectorat et le faire languir jusqu’au bout. Deux solutions s’offrent à vous : je vous laisse, pour l’instant, décider de l’issue que vous donnerez à la nouvelle. Issue heureuse ou morbide ? Reprenons le récit.

 

Dans la nuit, il n’eut pas le courage de tuer ses filles. Il était pétrifié à l’idée de le faire. Légèrement schizophrène, il entendit une voix lui dire « non, ne le fais pas, tu n’es pas prêt. TU N’ES PAS PRET ! ». C’était le week end, donc. Le père interdit à ses filles et à sa femme de sortir, elles sont complètement soumises et obéissent sans mot dire. Le dimanche, il décide d'emmener ses filles en forêt, dans un endroit paisible.

Les petites et la mère ne se méfiaient pas. La mère était à la maison lorsque le père revint, sans leurs filles, faussement paniqué:

 

-"Chérie, les petites ont disparu, dit-il d'un ton étrange, presque diabolique.

-Quoi?????????????????????????????? Dans la forêt???????????????? On y va!

-Non, je vais y aller tout seul, j'appelle la police, ne viens pas.

 Trente minutes plus tard, le père et la police sont en pleine forêt, mais pas dans le coin où les petites ont été tuées.

                Monsieur Gila avait évidement pris soin de ne pas les emmener là où il avait caché les corps. La mère, paniquée, perdait patience et décida d’elle-même de se rendre dans la forêt où les fillettes étaient. La forêt est si grande, si grande… Elle était comme ravagée par un cataclysme sans précédent, les arbres étaient arrachés à la racine, tous. Du moins, dans la partie où elle était. Tout autour d’elle semblait lui dire que ses filles sont mortes, ces arbres couchés à même le sol…comme des cadavres. La vie qui s’en va, qui s’échappe d’eux. Elle ne semblait pas comprendre et continuait ses recherches. Elle s’enfonçait dans la forêt. Rien en vue. Soudain, elle fut attirée par quelque chose, une forme bizarre au sol. Il faisait presque nuit et elle ne voyait plus très bien. Elle prit peur, et si c’était ses filles ? Non, se dit-elle, ça ne peut pas être mes bébés. Elle s’approche, non, ce n’était pas ses filles. C’étaient en fait deux carcasses d’animaux. La nuit passa.

 

            Le père rentre. Il ne trouve pas la mère. Avant de partir, elle a laissé un mot sur la table du salon : « Chéri, je n’en peux plus, je retourne dans la forêt ». En lisant ce billet, il décida d’en faire autant. Par chance (ou par malchance ?), au bout de seulement une heure de recherches, il aperçoit sa femme. Elle, se croyant désormais hors de danger, accouru vers son mari. Mais…un comité d’accueil un peu spécial l’attendait. Le père était armé de couteaux. Il avait décidé que son épouse en savait trop et qu’il fallait l’éliminer, comme il disait. Elle se jette dans ses bras et, au même moment, monsieur Gila lui plante un coup de couteau dans le cou, puis dans le cœur et enfin deux dans chaque jambe, comme si elle allait pouvoir s’enfuir, après les deux coups déjà portés.

            Les cieux ne sont pas avec lui. Il se perd dans la forêt. Des jours durant, il entendit bon nombre de voitures de police et de gendarmerie défiler. Affaibli par le manque de nourriture, il succombe à la faim. Un an après, l‘enquête continue et le mystère grandit. On sait à qui appartiennent les armes, mais on ne retrouve pas le meurtrier. Les registres municipaux sont passés au peigne fin. On y trouve la mort non expliquée d’un monsieur d’une trentaine d’années, dont le corps n’a pas trouvé de nom. Les policiers enquêtent. Il s’agit en fait d’un jeune homme qui avait surement, selon les analyses génétiques de la police scientifique, des origines asiatiques. Selon eux, il devait avoir les yeux bridés, une corpulence et un visage assez fins. L’ADN est prélevé, mais la connaissance des résultats est longue. Un mois plus tard seulement, après une série de tests, les enquêteurs en viennent à la conclusion suivante : le corps retrouvé  est bien celui du meurtrier. Comment est-il mort ? Nous le savons, mais les policiers l’ignorent encore.

[1]  Endroit imaginaire, inventé par l’auteur. Il s’agit d’un mélange entre la Laponie et la Papouasie.

 

Nolwenn

 

C’est de notoriété publique, les jeunes enfants ont souvent un imaginaire débordant. Certes, mais certains plus que d’autres. Un jour alors qu’elle regarde la télévision paisiblement, Nolwenn sent comme une sensation étrange. Ce qu’elle ne savait pas à ce moment-là, c’est qu’elle s’apprêtait à vivre un rêve éveillé. Tout le monde a, un jour ou l’autre, rêvé de se retrouver avec ses héros, dans la télévision. Il faut dire qu’elle regardait un dessin animé particulièrement propice au rêve, Alice au pays des merveilles. A la télévision, on voit défiler les images qui représentent Alice et sa famille, jusqu’au moment où la fillette s’endort et imagine un pays plein de merveilles. C’est à ce moment-là que le lapin blanc sort de la télévision, tel un lapin d’un chapeau de magicien. La petite, d’abord effrayée par cette apparition soudaine, finit par le suivre. Il la prend par la main. Tout le monde s’est demandé ce qu’on ressentirait si on passait derrière le petit écran. La sensation première de la petite était de se ratatiner. Tout devint minuscule, ses bras, ses jambes, sa tête et le reste du corps. La petite eu peur, se demanda ce qu’il se passe. Ensuite, elle éprouva une sensation de froid, comme si elle traversait un pays froid.  Ensuite, elle eu l’impression d’être enfermée dans un bocal, sans possibilité d’en ressortir. Mais le lapin blanc la rassura et l’aida à s’adapter dans ce nouveau monde. La fillette, alors âgée de huit ans, tomba sur un papier. Sur ce papier, il était marqué : « Un trésor se cache dans le château Dulointain, un trésor magnifique. Tu es l’élue, à toi de le retrouver. Pour cela, tu rencontreras des personnes. Ta quête commence ici et maintenant. Tout ce que je peux te dire, c’est que si tu y arrives, tu rencontreras le prince charmant. » . Nolwenn alla voir la Lapin blanc, qui lui dit qu’une bague a été cachée il y a peu par Mme Clara Brune, alors jalouse de l’ex femme de son mari, une personne importante de son pays. Ces considérations échappèrent à Nolwenn. Il l’amena voir cette dame. Il lui dit de ne pas dire la raison pour laquelle elle vient la voir. Pour que le mensonge semble plus vrai que nature, le Lapin blanc présenta Berthe, une cuisinière qui devait être à la retraite, à Nolwenn. Bertha n’a plus de travail et postule chez Mme Brune. Nolwenn est censée être sa petite fille, mais en réalité, elle a pour mission de fouiller la cuisine de Mme Brune. Arriva le jour de la rencontre entre Berthe et Clara. Cette dernière la reçue dans son appartement, vers la porte d’Auteuil.

 

-« bonjour madame, asseyez-vous, je vous prie.

-bonjour madame. Pardonnez-moi, je suis venue avec ma petite fille.

A Nolwenn, en désignant l’angle entre la salle à manger et la cuisine : va jouer dans le coin là-bas. A Clara : vous savez, j’ai quarante ans de métier. J’ai commencé à l’âge de vingt-deux ans, sans diplôme. Avant, j’étais couturière. Mais voilà, j’ai soixante-deux ans, je devrais être à la retraite, mais je n’ai pas assez d’argent pour subvenir à mes besoins. Alors, je travaille encore et toujours.

Pendant ce temps-là, Nolwenn alla dans la cuisine mais ne trouva rien qu’un animal bizarre. Le serpent lui dit alors que le trésor tant espéré ne se trouve pas là, mais à sept lieues[1] de là. Il lui donna un plan de la ville. C’est alors que Nolwenn prétexta un malaise pour sortir rapidement de l’appartement.

 

Une fois dehors, elle informa Berthe et le Lapin de sa découverte. Ceux-ci furent surpris par la présence du serpent dans la cuisine. Ils étudièrent en détail le plan laissé par le serpent. C’est alors qu’ils virent le château Dulointain. Celui-ci était perdu au milieu d’une île. Afin de s’y rendre, ils devaient marcher jusqu’à une rivière, prendre le bateau sur ladite rivière et emprunter un détroit qui les conduisait au château. Mais ils n’avaient pas de bateau. Ils durent alors prendre une simple planche de bois, monter dessus et ramer. C’est alors que la congrégation se mit en marche pour rejoindre la rivière. Une fois arrivés, ils s’assirent sur la barque et ramèrent, des heures durant. Le détroit passé, ils arrivèrent enfin dans le château. Celui-ci était abandonné et délabré. C’était l’endroit parfait pour cacher un trésor.

Il était petit, composé de seulement trois chambres, une cuisine et une salle à manger.

 

-« Nolwenn, tu vas dans la salle à manger, Berthe dans les chambres. Tu les fouilles une par une. Moi, je m’occupe de la cuisine », dit le Lapin blanc.

Chaque pièce regorgeait de créatures magiques et humains bizarres. Dans la salle à manger, on pouvait trouver un bébé à un œil, trois bras et une jambe. Dans la cuisine trônait un gigantesque loup affamé, dans la suite royale, on trouve des portraits déformés des souverains qui y ont séjourné, dans la deuxième chambre, la statue d’un homme aux cheveux rouges et aux mains ensanglantées.

 

Berthe tomba sur un papillon blanc, qui lui dit que le trésor qu’elle cherche se cache sous le

Lit de la chambre où elle se trouve.  Elle le trouva et le rapporta aux deux autres.

 

Nolwenn, qui s’était endormie devant sa télévision, se réveilla. Sa mère lui dit qu’elle a obtenu des places pour l’avant-première d’un film avec la nouvelle star française du moment, Jordy Bouchon. Jordy avait le même âge que Nolwenn. Son nouveau film raconte l’histoire d’un marin, qui tente de protéger les espèces animales en danger. Il incarne le fils de ce marin. Le film est diffusé le soir même. Toute excitée, Nolwenn se prépare pour cet événement. La prophétie du Lapin blanc s’était alors réalisée. Le trésor a été retrouvé et la petite rencontre son premier amour. Le compte de fées continue.

lundi 13 septembre 2010, 20h au Grand Rex. La star arrive, Nolwenn est dans la foule de fans.  Il la remarque, demande à ses gardes du corps d’aller voir la fillette et de lui demander de l’inviter après la projection du film, ce qu’ils firent. La salle du dîner était immense et le décor, somptueux. Des fontaines à n’en plus finir, toutes aussi magnifiques les unes que les autres. Elles décrivaient tour à tour des cygnes, des dauphins et des orques.

Tel un enfant capricieux, Jordy voulut inviter Nolwenn chez lui. Ses parents lui ont construit une chambre d’environ trente-cinq mètres carré, pour que celui-ci puisse inviter ses amis à sa guise. La petite fût séduite par Jordy. Il possédait un lièvre d’Amérique.

[1] Une lieue=1 kilomètre.

 

Le rêve

 

 

Michel est écrivain. Il habite depuis peu à Paris et a pour idoles littéraires absolues Guy de Maupassant, Flaubert, Molière, entre autres. En panne d’inspiration, il ère comme une âme en peine dans la rue. Chaque matin, il passe une heure ou deux, entre Montmartre et le cimetière du Père-Lachaise, le temps pour lui de trouver l’inspiration, souvent en vain. Un matin, il remarque une ruelle, qu’il n’avait jamais vue. Intrigué, il décide de changer d’itinéraire, empreinte la ruelle du rêve, car tel est son nom. Cette ruelle est interminable et débouche sur une impasse. A sa gauche, une maison toute simple. A sa droite, une magnifique maison, sur deux étages, en plus du rez-de-chaussée. La porte est grande ouverte, il entre. Dans le jardin, rempli citrouilles terrifiantes et de squelettes, résonne la chanson « que vois-je ? » de l’Etrange Noël de Monsieur Jack. Il est dans un monde de rêve, avec des bananiers géants et des bananes tout aussi gigantesques. Les arbres sont complètement démesurés. Le potager l’est tout autant : en plus des traditionnels légumes, on y trouve un potager pour les animaux (grenouilles, veaux, vaches, cochons, taureaux, brebis). Il s’y arrête, émerveillé par ce fabuleux jardin. Il reste posté devant ce potager de près d’un hectare pendant une heure. Il lui inspira un début d’histoire : une histoire de cuisinier médiocre, qui plante des engrais de légumes et d’animaux et qui devient le cuisinier  le plus connu et apprécié de son pays.

 

Il s’arrête un temps, ébahi par le décor somptueux et féérique qui l’entoure. Au bout d’une allée très étroite, il voit une maison, dont l’abord rappelle celle d’Hansel et Gretel, faite de pain d’épices et de friandises. Il en profita pour manger un bout de pain d’épices. C’est le meilleur pain d’épices qu’il n’ait jamais mangé, il est succulent. Il s’empare de la poignée et ouvre la porte. La porte, faite de fraises Tagada,  lui reste dans les mains et se régénère automatiquement.

 

A sa gauche, il trouve une grande salle de bals. Il y pénètre. Ses vêtements (un vieux jean troué, un maillot difforme, une paire de chaussures passée de mode) sont transformés en un élégant smoking. Ses yeux se tournent automatiquement vers un couple : ils sont en pleine élaboration d’un plan. Il réussit à capter les mots libertinage, dépucelage, mariage et déshonneur. Tout de suite, il reconnait en eux le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil, des liaisons dangereuses, de Laclos. Il parvint à leurs côtés : 

 

-« Madame la Marquise, monsieur le Vicomte bonjour,

 

Si je puis me permettre de vous aider : il serait plus simple, cher Vicomte, que vous partiez en résidence chez votre tante, Rosemonde, avec Cécile Volanges et sa mère. Là, vous vous emparez de la clef de la chambre de Cécile, vous pénétrez dans sa chambre alors qu’elle dort et l’affaire est jouée. La petite se mettra à crier, vous mettrez votre main devant sa bouche.  Madame la Marquise, votre intention de rester en retrait est un peu étrange : rendez-vous dans la maison de Rosemonde, afin de recueillir les pleurs de Cécile Volanges, votre rôle de confidente vous y oblige. » Un chevalier se joint à la conversation. Il s’appelle Joachim d'Auge, c’est un personnage  fantasque et rêveur. C’est le héros des fleurs bleues, de Raymond Queneau. Michel lui dit d'aller voir un certain Cidrolin, avec qui il pourra enfin prendre le large. Il lui dit que ce Cidrolin habite avec Lalix sur les rives de la Seine, dans une péniche.

 

 

 

 

 

Il aperçoit par la fenêtre un jeune journaliste qui interview deux jeunes hommes, à peine plus âgés que lui. Intrigué par ces personnages, il quitte la salle de bals et va dans la salle d’interview. Cette salle était plus petite que la première, il y avait un simple meuble dans le style du XIX me siècle, trois chaises style XIX me également. Le journaliste interroge longuement Bouvard et Pécuchet sur leur encyclopédie : pourquoi ? Comment ? Pendant combien de temps ? Michel reste jusqu’à la fin de l’interview. Celle-ci finie, Duroy, le journaliste, s'empare d'un objet assez étrange: 

 

- « Bonjour Monsieur Forestier, j’ai eu une entrevue avec messieurs Bouvard et Pécuchet. Je vous la retranscris par écrit de suite, l’article sera près demain matin.

 

- Bien, Monsieur Duroy, très bon travail. » Sur ce, Michel continue sa visite. Ses yeux sont attirés par un jeune homme qui tente de préparer un repas, manifestement fastueux, il rentre dans la cuisine. 

 

 

 

 

 

Maitre Jacques: Scapin, viens me voir

 

Il s'éxécute. 

 

Scapin: Oui, monsieur, que voulez-vous?

 

Maitre Jacques: les bouteilles de Canard - Duchêne, tu vas les chercher dans la cave et les emmène dans la salle.

 

Scapin: bien, Monsieur.

 

Maitre Jacques, à un des commis: prépare-moi le poulet, s'il te plaît. Tu as trente minutes et pas une de plus.

 

Le commis: oui, monsieur Jacques, de suite. 

 

Pendant que Maitre Jacques et ses commis s'activent en cuisine, Scapin remonte avec les bouteilles et se dirige vers la grande salle, où il les sert. Il revient en cuisine.

 

Maitre Jacques: prépare le potage, pendant que je m'occupe des légumes.

 

Scapin: bien Monsieur, et je fais quoi?

 

Maitre Jacques: tu as carte blanche.

 

 

 

 

 

 

 

Ebloui par la scène qu'il vient de voir, il se dirige vers  un escalier et monte. Sur sa gauche, une chambre d'hôpital, en face de lui, une pièce avec trois personnes. 

 

 

 

 

 

Thomas Diafoirus: Monsieur Argan, puisque je vous dis que n'avez  rien...

 

Argan: na na na, je veux rien savoir, monsieur Diafoirus, cherchez bien. J'ai mal à l'épaule droite, je vous dis.

 

Thomas Diafoirus: Monsieur Bovary, vous voulez bien expliquer à ce monsieur qu'il a une santé de fer? 

 

Charles Bovary, lasse: Monsieur Argan, vous êtes en pleine forme.

 

Argan: j'ai à faire à deux incapables qui se disent médecins. Messieurs Diafoirus et Bovary, je vous congédie. 

 

Michel est comme en plein rêve. Attristé par la vision d'une petite fille en pleurs, il se dirige vers une autre salle. Là, il voit un homme en habits de bagnard, il le reconnait: c'est Jean Valjean. La petite fille avec lui doit être Cosette. Il comprend que la mère de la petite, une dénommée Fantine, est très malade. Le bagnard et la petite doivent aller la voir à Boulogne-sur-Mer, une commune du Nord de la France. Il remarque trrès vite un petit garçon: "Comment t'appelles-tu? Lui demande-t-il.

 

- Simon.

 

- Tu es venu seul? Et tes parents, ils sont où?

 

-Ma maman, elle est à  la maison et j'ai pas de papa.

 

-Comment ça, tu n'as pas de papa? Mais tout le monde a un papa.

 

-Le mien, il est parti, maman elle m'a dit ça."

 

Il s'asseoit et assiste à la scène entre  Jean Valjean et Cosette, qui l'attriste profondément: "Pauvre petite, se dit-il, si jeune et pourtant déjà presque orpheline". Le coeur et l'estomac noués par ce qu'il vient d'entendre et de voir, il monte vers le dernier étage de la maison. Les portraits de ses écrivains préférés ornent les murs de l'escalier: Molière , Queneau, Maupassant, Flaubert, Victor Hugo tronent.

 

 

 

 

 

Il tombe immédiatement sous le charme d'une jeune femme, Elisabeth Rousset, surnommée Boule de suif. Petite, plutôt replète, elle n'en reste pas moins très séduisante. A ses côtés, deux femmes: l'une beaucoup plus âgée et l'autre, en larmes. Il s'approche des trois jeunes femmes. 

 

-"Mes chères, pour être désirable, rien ne sert d'être vulgaire." Elle sort une robe à bustier. " Vou voyez cette robe est parfaite, elle maintient une certaine prestence, elle met en avant votre poitrine et vos formes.

 

-Madame Tellier, dit Boule de suif, je la trouve plutôt insignifiante. Je doute qu'un homme ait envie d'une femme habillée de la sorte. Elle est trop longue.

 

- Boule de suif, je vous prie, je connais mon métier. Emma, vous  voulez dire quelque chose?

 

-Non, madame, tant que les hommes me regardent, vous savez...J'ai tellement été anéantie..."

 

 

 

 

 

Il écoute encore longuement le dialogue entre Madame Tellier, Boule de suif et Emma Bovary. Au bout d'un certain temps, il remarque une petite fille dans la pièce d'en face. Cette dernière pièce sent le moisi, à tel point que Michel se bouche le nez en entrant.

 

 

 

 

 

-"Doukçapuedonktan?" demanda-t-il.

 

Zazie, surprise par cette arivée impromptue, sursaute:

 

-Kiêtesvou?

 

-Michel et toi?

 

-Zazie. Une provinciale.

 

-KesketuviensfaireàParis?

 

-Jveuxprendreelmétro. Tasvulesportraits? Sont beaux, hein?

 

- Oui, j'aodre Quasimodo et Ruy Bas aussi. Si tu veux prendre le métro, je peux t'emmener.

 

-Taspaspeur?

 

-de?

 

-Jmesuisenfuiedchezmononclehiersoir.

 

-Dis-moi où il habite, et je te ramène chez lui. 

 

-Trèsbien, jteguidraisenchmin."

 

Sur ces paroles, Michel et Zazie sortent de la maison et pennent le métro. Zazie est émerveillée par cette technologie et pose plein de questions. 

 

 

 

 

 

Il est sept heures  du matin et le réveil de Michel sonne. Oui, ce n'était qu'un rêve.

 

 

 

 

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